D’importants progrès ont été réalisés concernant le diagnostic de la maladie d’Alzheimer (MA) dans ses stades précoces, répondant à un besoin clinique pour des personnes inquiètes de leur déclin cognitif et à un besoin de recherche pour évaluer l’efficacité et l’innocuité de nouveaux traitements visant à retarder la progression de ce déclin. Or l’annonce sans précaution du diagnostic de MA précoce comporte un risque de réaction catastrophique face à une maladie neurodégénérative mortelle à moyen terme et modifie de façon permanente la trajectoire de vie de la personne atteinte et de ses proches. D’autre part, certains essais cliniques utilisent des substances potentiellement toxiques avec effets secondaires neurologiques, alors que les symptômes sont minimes et la progression vers la démence incertaine. Une réflexion éthique est donc nécessaire alors que se mettent en branle de nombreuses études de prévention primaire et secondaire de la MA, études qui pourraient avoir un impact sociosanitaire considérable.

There has been much progress in the field of diagnosis of Alzheimer's disease (AD) in its early stages, to answer a clinical need for persons with concerns about their cognitive decline, and a research need to evaluate the efficacy and tolerability of new treatments aiming at slowing down that cognitive decline. The disclosure of a diagnosis of AD in early stages without safeguards can lead to a catastrophic reaction when dealing with a progressive and fatal neurodegenerative condition, and changes irreversibly one's life course and that of family members. Furthermore, some clinical trials involve the use of potentially toxic compounds with neurologic side effects, at a time when symptoms are minimal and progression to dementia is uncertain. An ethical discussion is thus required as many studies aiming at primary and secondary prevention of AD are under way, with potential high impact on health care practices.